Le spectacle retrace le parcours d'Annie Ernaux, auteure contemporaine d'origine très modeste, qui raconte comment elle a pu "s'élever" dans la société, et ce qu'il en a découlé pour elle. Cette pièce délivre un message universel, qui peut parfaitement s'adresser à toute personne en quête de valeurs, d'identité, de racines et de positionnement individuel au sein de la société où le collectif et le particulier doivent cohabiter harmonieusement.

L'adaptation des textes d'Annie Ernaux inclut une dramaturgie où le personnage principal se trouve au milieu d'une salle (de café  ou de classe : Annie Ernaux a grandi dans l'épicerie-café de ses parents et est devenue professeur de lettres) et laisse affluer au détour de gestes quotidiens, les souvenirs.

La femme est là, avec, sur scène, la présence d'un chœur conduit par un coryphée qui l'aide à dérouler le fil de sa mémoire, puis à questionner ce qu'elle nommera « écrire pour  venger ma race », parler de ce déchirement entre le monde des dominés et celui des dominants.

Ce temps particulier consacré à se plonger dans l'histoire de sa famille, issue d'un milieu modeste dont elle s'est éloignée, et dont elle a eu honte, du fait de son indigence et du décalage par rapport au milieu social dans lequel l'auteure s'est hissée, lui ouvre un espace de réconciliation avec ses parents, une forme de résilience.